Paule AMBLARD – Les Enfants de Notre-Dame

22 avril 2021
| |

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Pourquoi j’ai écrit ce livre ?

J’avais envie de raconter une histoire romanesque avec une dimension spirituelle. J’aime la forme des contes qui cachent, sous le récit, une symbolique profonde. Il fallait que j’entraîne le lecteur dans une aventure qui soit un voyage à la fois lointain et intérieur. J’ai choisi le décor du Moyen Âge pour raconter l’histoire de trois jeunes personnages Agathe, Hélix et Eliezer qui voient leurs destins liés à la suite d’un accident. Les voilà entraînés dans une suite éperdue de rebondissements, qui se révèle tout à la fois quête intérieure et affrontement contre des forces hostiles, recherche de soi-même et traversée de la nuit, entre douceur et violence. Dans le Paris du Moyen Âge, cité lumineuse et inquiétante, où se côtoient marchands et truands, alchimistes et recluses, mendiants et enlumineurs, il s’agit de faire face au danger, de se construire, de trouver des raisons de vivre et d’aimer.

Extrait 

Quand il a ouvert la porte, il flottait encore dans l’air les pestilences des linges souillés et des chairs putréfiées. Hugues s’est mis à tousser et s’est frotté les yeux, surpris par la lumière à laquelle il n’était plus habitué. L’Homme vert s’est rapproché dans sa cape couleur des bois qui couvrait son vêtement. Il portait un linge noué autour de sa bouche, si bien qu’on ne voyait pas son visage, à part ses yeux clairs qui l’observaient. L’homme était grand, avec des mains larges couvertes de gants. Un large chapeau couvrait sa tête, laissant s’échapper, çà et là, des mèches de cheveux noirs. De toute sa personne émanait une odeur de camphre et de lavande.

— Tu sais pourquoi je viens, a-t-il dit d’une voix sèche et fatiguée, y a-t-il quelqu’un ici, à part toi ?

— A... Aurèle, ma sœur. Elle est couchée, lui a répondu Hugues, la bouche pâteuse, tant les mots sortaient difficilement.

Il a regardé ce jeune homme mal assuré, dans ses vêtements de drap fin, ses mains longues et déjà noueuses, son visage creusé qui rougissait. Et puis, sans égard, il l’a écarté du passage, d’un geste de sa main gantée. Dans la maison, l’inconnu s’est mis à ouvrir le panneau en bois de la fenêtre, fermé depuis des mois. Il y a eu un long grincement du volet raidit par l’inaction.

— Tu ne gagnes rien en restant ainsi dans le confiné. Tout stagne dans l’air obscur et tu ne vois pas la vermine qui s’installe. Maintenant, conduis-moi à Aurèle.

Éditions Salvator, Les Enfants de Notre-Dame, paru le 15 avril 2021

usersmagnifiercrossmenuchevron-down linkedin facebook pinterest youtube rss twitter instagram facebook-blank rss-blank linkedin-blank pinterest youtube twitter instagram