Pourquoi j’ai écrit
Je chercher à honorer une dimension essentielle de la parole humaine qui ne consiste pas à « dire » mais à « faire entendre » la force de présence des choses les plus humbles dans leur ouverture sur la transcendance. Tel est l'enjeu d'une « poétique de la Présence » où « parler n’est pas représentation mais mise en présence de la Vie[1]. » Dans cette veine, ce recueil témoigne de la possibilité, par la parole poétique, de prêter voix à ce qu’il y a de plus originel et d’ultime : la Vie en tant que Présence absolue qui est l'Amour même. L'écriture est ici la trace d'un contact avec le mystère d'un Amour ineffable d'où sourd la poésie.
Extrait
J’ai cherché un verbe fidèle qui ne mente point mais laisse parler les nuances infinies de la Vie.
Un verbe qui chante la langue natale de l’âme [...] ; un verbe où tinte sans bruit l’écume qui expire entre deux vagues à l’unisson avec la mouette reprenant son souffle entre deux cris.
Surtout, un verbe qui n’exclut rien, familier de la nuit, capable de veiller au chevet de celui qui meurt seul.
Un verbe aussi vivant que l’enfance, qui console la douleur comme une joie sans-pourquoi, dont la musique ne blesse jamais le silence et laisse deviner quelque chose de la douce jubilation des anges.
[...]
Et la Parole de silencieux amour me fut donnée [...]
La Parole absolue qui enfante le verbe poétique.
[1] La parole ardente, Saint Léger Éditions, 2018, p. 17.