Claude Plettner - L'inconsolation

20 mai 2021
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Pourquoi j’ai écrit ce livre

Certaines paroles de consolation me sont insupportables. Elles font comme s’il était possible de fermer la blessure, de faire taire l'indignation, la colère, la révolte.

Pourquoi vouloir effacer, dissimuler, ou tenter de réduire à une épreuve passagère, les deuils, les échecs, les pertes, les déceptions qui font intimement partie de l’existence humaine ? Les peines inconsolables le demeurent.

Place donc à l’inconsolation !  Elle ouvre en nous cette fragilité qui fait de nous des vivants en dépit des difficultés, des imprévus, des failles et des gouffres insondables. Dans ces pages, je cherche du côté de la philosophie, de la spiritualité, mais aussi des arts et de la littérature, des échos à cette inconsolation qui révèle notre part manquante. Signe d’une existence éprouvée, traversée de larmes, et sans doute à ce prix, vive et désirante. Au cœur de l’inconsolation, nous arrivera peut-être alors une joie.  Grave et sereine.

Un extrait 

« Et si mon ferme refus d’oublier ma peine avec le temps, si ma vulnérabilité, mon ébranlement, ma lenteur à « m’en remettre », ma colère insistante devant l’inacceptable, mon irréconciliation avec ce qui me dépasse entièrement, me fragilise, me scandalise et me déchire le cœur étaient, non pas pathologies, sales moments à passer, mais conditions de ma mue, signes de vie ? Si je n’étais pas obligée de m’en défaire ? S’il m’était même possible, après coup, de découvrir jusque dans l’obscur des contrées inconnues, quelque chose comme des espaces d’advenues à moi-même ? Car s’il est des peines absurdes, il en est aussi qui peuvent s’avérer fécondes. La souffrance n’est pas à chercher mais elle n’est pas non plus que terre desséchée ou banquise gelée, pays à toujours contourner, à éviter à tout prix.  S’y dit aussi notre refus de vivre chichement, dans des jours anesthésiés. » Éditions Bayard,  le 5 mai 2021.

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