Éditons Albin Michel, mars 2023
Pourquoi j’ai écrit ce livre
Parce qu’il arrive qu’une blessure nous habite, parfois profonde, peut-être secrète, et qui ne nous quitte pas. Peut-on quand-même, sans forcer, faire de cette blessure une grâce ? Je pense que oui. À condition de laisser sa blessure ouverte comme y invite le romancier Jean Sulivan, de se pencher sur l’abîme. Et là, du fond de la nuit, naîtra peut-être l’humble joie. Ou l’humble grâce.
Pour rapprocher ces deux mots, la blessure et la grâce, j’ai tenté, à travers soixante textes très courts et au départ d’un film, d’une chanson, d’un fait divers ..., de pratiquer un journalisme de la parabole. Un journalisme poétique qui veut rendre vivantes les couleurs du texte qu’il revisite et qui se propose de dessiner, de récit en récit, le portrait personnel d’un Jésus plutôt inattendu.
Un extrait
Une force le traverse.
Il rayonne.
Il dit :
Joie !
C’est son premier mot. (...)
Il dit aussi
Que la joie est pauvre.
Que la joie est douce.
Que la joie est juste.
Et qu’elle pleure quelquefois.
Ils comprennent que la joie est grave. D’ailleurs il ajoute
Qu’elle a faim et qu’elle a soif.
Qu’elle accueille la bonté.
Qu’elle appelle la miséricorde.
Et qu’elle construit la paix.
Comme elle peut.
Car la joie est artisanale. Elle n’est chaque fois qu’une seule fois.
Mais il veut aussi leur faire sentir la légèreté du poème, alors il dit :
Joie, les souffleurs de verre,
Ils font chanter la lumière.
Joie, les jongleurs de feu,
Ils font brûler le rire.
Joie, les ramasseurs d’écume,
Ils gardent la mer entre leurs doigts (p.252)
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