(Préface de Colette Nys-Mazure)
Pourquoi j’ai écrit ce livre
J’ai écrit ce livre dans le cadre de la réouverture de Notre-Dame de Paris, le 8 décembre 2024.
Désirant contempler cette vénérable dame de pierre, je l’ai revisitée aux côtés de reines, de paysannes, de femmes venues du monde littéraire ou artistique.
Leur destin est lié au sanctuaire.
Elles ont pour nom : Isabelle Romée, mère de Jeanne d’Arc, Marguerite de Valois, plus connue sous le nom de Reine Margot, la reine Marie-Antoinette, Joséphine de Beauharnais, Esmeralda, Édith Piaf, enfin, Rose, choriste à Notre-Dame.
Avec elles, se dessine le portrait sensible d’une cathédrale vivante, écrin millénaire des aspirations spirituelles les plus hautes de l’humanité.
Extrait de « Notre-Dame des femmes »
Chapitre 1 : Isabelle Romée, mère de Jeanne d’Arc
Les yeux d’Isabelle ne s’habituent pas à l’obscurité qui règne dans la cathédrale. Il y a bien le halo des chandelles jaunâtres pour l’aider à avancer d’un pilier à l’autre. Mais ce clair-obscur l’empêche de distinguer la foule qui s’écrase, venue partager l’émotion d’une mère et le souvenir de sa fille qui délivra Orléans, le 8 mai 1429. Soudain, elle les aperçoit, d’un coup, telle une apparition. Ils sont assis dans la grande nef : Jean Bréhal, dominicain, grand inquisiteur de France, Jean Juvenal des Ursins, archevêque de Reims, Guillaume Chartier, évêque de Paris, et Richard Olivier de Longueil, évêque de Coutances. Chacun de ces visages semble scruter son âme. La vieille paysanne, qui porte le deuil, cherche un soutien dans le regard de ses fils.