Pourquoi ai-je écrit ce livre
Notre monde actuel devient de plus en plus inquiétant et en même temps s’y cachent des germes d’espoir. Ce recueil tente d’explorer ces lieux d’incertitude et d’espérance, entre doute, colère et foi. Le vide est fascinant jusqu’au vertige, voire dangereux, mais en même temps, c’est lui qui permet d’ouvrir une brèche, une place pour que s’y développent des raisons de vivre. J’aime à dire que la croyance chrétienne se base sur un tombeau vide, signe des plus humbles, s’il en est. Le Vertige du monde peut paraître sombre, voire pessimiste ; il est surtout réaliste. Ces poèmes sont à lire comme un chemin vers la lumière, « quand même », selon la devise de Sarah Bernhardt.
La couverture du livre est une aquarelle de Samivel, choisie pour l'exposition consacrée à Samivel, Saint-Maurice, en Valais, en 2007, avec l’autorisation des ayants droits.
Extrait
Cri
Poète, prends ta gorge
Crie
Tous les Esaïe moqués
ignorés
Poète, prends ta plume
Crie, écris
Tous les Christ cloués
et recloués
Poète, prends ton poing
Crie, écris, lève-toi
Tu dois hurler la colère
la révolte
Poète, prends cœur et vérité
Sois au bas du monde
pour dire l'humanité
Bientôt en fin de vie
*
Alors
Ce n'est qu'ici
qu'auraient place
L'Unique et la différence
Le noir total
laisse tout l'espace
à la lumière
S'appuyer et croire
à partir d'une pierre roulée
à partir du constat d'un vide
Certitude de cette absence
libre et folle
Qui fait naître
le risque de n'y pas croire
le risque du vide
le risque de croire
Les cercles se referment