Jean-Daniel Robert– La mangeoire au sablier

Édition : Livres du Monde, 74000 – Annecy ; janvier 2024

Pourquoi j’ai écrit ce livre ?

J’arrive à un âge où l’on se retourne pour voir le parcours accompli… et l’on se dit que le temps a vite passé ; et où l’on se demande combien d’années avons-nous encore à traverser ? En méditant cela, j’ai bien sûr également constaté que l’on passe le temps et que l’on tue le temps, parfois. Et bien sûr, on peut évoquer le temps qu’il fait et les tempi de la musique, valse à mille temps, blues à quatre temps, de même que beaucoup de pièces de J.-S. Bach. Bref, il y a un temps pour tout et pour rien.

Au final, il faut bien toute une vie pour aimer. J’essaie encore !!

Extraits…

Écrire. Marcher

Pour se prouver que le corps marche encore.

Pour reculer l’instant, casser l’échéancier.

Pour ne point penser, parce qu’on y pense sans arrêt.

Les gouffres ont leurs sens, un sens. Fait de verticalité, de place, de vide aussi.

*

Sous la bise du mois, novembre, faire le pied de grue, la pause du héron, monter la garde en guérite de transports publics. Alors que le temps s’enlise et s’effiloche. Alors que le sablier s’affole et s’ecchymose. Alors que les heures s’enkystent aux échéances et arment les forceps. Je m’apprête à invoquer les croque-naissance.

*

Où trouver, où vivre, où pouvoir prendre le temps du silence ?

Lorsque nous aurons une réponse, nous croiserons Dieu. Ou personne. Ou rien.

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