Sainte-Colombe-sur-Gand, éditions La Rumeur libre / Henry, La Main aux Poètes
Pourquoi j’ai écrit ce livre
Dans l’attente de demain, être homme.
Et voyageur s’arrêter, et voyageur s’en aller.
32 poèmes, 19 inspirés de voyages en France, souvent dans des îles, et 13 de voyages en Europe, notamment en Italie et en Allemagne. Ces poèmes sont des échos, des traces, des souvenirs de voyages à la recherche de la lumière, de paysages-sources, de lieux-mémoire. Les mots du poème emmènent le lecteur du Rhône à la Loire, de la Provence aux Vosges, des Cévennes à la Bretagne, de l’Île-de-France aux îles atlantiques et méditerranéennes, des lacs italiens aux lacs de Bavière et d’Écosse, de Vérone à Cologne, de Cantorbéry à l’Ombrie, de Montserrat à Rüdesheim, de Milan à Heidelberg, de la Tamise au Rhin et au Neckar. Des mots mais aussi des couleurs, des musiques. Des paysages mais aussi des visages. Un train, un bateau, un chemin. Que reste-t-il de nos songes quand le vent souffle sur la terre des hommes ?
Pourquoi voyager, vivre un temps de nos vies en exilé ? Le poète qui voyage, en quête de l’aube cachée par l’agitation du quotidien, ressemble plus à un pèlerin, messager d’humanité, qu’à un touriste, impatient de mirages.
Des îles familières à l’oiseau de lumière brûle un secret. Il reste encore une légende que murmurent les landes. Et les eaux et les monts, les villages et les cités, changent de sens quand le voyageur retrouve le vent.
Extrait
Porte intérieure, c’est l’automne,
Des feuilles tombent, brun, ocre,
Dans la forêt de Brocéliande,
Ajoncs et fougères, chênes de légende.
Porte des secrets, Graal des demeures,
Tu cherches la coupe verte, fidèle,
Vieillards et enfants longent l’étang bleu,
Et le soleil du soir apaise les rochers.
Brumes de résistance, écluses et péniches,
L’aventure du matin est poème sans fin,
Chemin de halage, feuillages d’eaux,
Horloge à l’embrasure, terres et ciel.
*
Rue des luthiers, archet du temps,
Des enfants jouent près de la rivière,
Colline de brumes, hameau des chevaliers.
Et la route, et le canal, et l’étang,
Tu regardes sans fin le reflet du cercle rouge,
Rubaniers, sapins, noisetiers.
Horloge du val d’Ajol, La Tour peint Job,
Et le vielleur, aventurier de secrète lumière.
Éclat de blancheur dans le bleu du ciel,
Humble flèche, souffle le vent des Vés.
Rencontre des cimes, le lac et l’ermite,
Et le jardin à la fenêtre, voile de silence.
Rouet et bougeoirs, rideau du soir,
Et la ferme et les moutons de Meuse,
Est-ce une voix ou le pas seul du manant ?
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