Pourquoi j’ai écrit ce livre :
Écrire encore une histoire d’amour… Pourquoi cet impérieux besoin de vouloir porter au jour, celle intitulée « Tes yeux sont mon désir » ?
Le roman serait-il le lieu de son idéalisation ? Ou bien est-ce le fruit d’une expérience sensible, passée par le creuset de l’acte de l’écriture ?
C’est par la vue, la plupart du temps, que nous tombons amoureux. Et si certaines histoires d’amour étaient liées par un pacte secret, celui d’une communion à travers la beauté ?
Deux âmes, et d’autres qui s’assemblent autour d’elles car l’amour appelle l’amour, car la joie appelle le rire, car le rire nous débarrasse de l’envie de nous prendre au sérieux… ou de nous prendre en pitié, deux cœurs, aspirés autant par la grandeur du paysage que par le vertige de la musique, de la peinture et de la poésie… alors comment comprendre l’adage de Nietzsche : Ce n’est pas un manque d’amour qui rend les mariages malheureux mais un manque d’amitié ?
Extrait :
Sans respect pas d’éthique ! Sans éthique pas de loyauté ! Sans loyauté pas d’empathie... voire d’amitié ou d’amour. C’était le fil d’Hippolyte. Car un respect sans éthique était un mensonge, une éthique sans loyauté était une fausseté, une loyauté sans empathie était une froideur... Hippolyte s’imaginait maintenant Vincent, amoureux de Violette, plein de gentillesse pour ses neveux ou ses anciens élèves.
Vincent avait montré des qualités de respect, d’éthique et de loyauté.... jusqu’à cette empathie si marquée, signe d’un esprit élevé... Hippolyte songeait aussi à l’élégance de Vincent... Je ne te verrai jamais vieillir ! avait affirmé Vincent à Violettemoncoeur ! Pour Hippolyte, cette déclaration était la signature même de l’amant ! La perfection du regard du cœur qui permet à l’autre de sans cesse embellir ! Voilà tout ce que ressassait Hippolyte à propos de Vincent.
Tes yeux sont mon désir – Isaline Bourgenot Dutru – éditions Lazare & Capucine
Un roman où il est question des yeux..
Violette, une femme âgée vient de s’éteindre. Son dernier regard, tourné vers une lune étrange, illumine le récit au point de bouleverser un médecin, Hippolyte Léger, et ne pas le laisser indemne, troublé par cette rencontre aussi inattendue que fascinante.
Vincent, l’époux bien-aimé, disparu depuis des années, mais dont l’amour-passion, intact comme au premier jour, sourd de ces pages comme une source bienfaisante où ont puisé Violette et tant d’autres.
Une ville de Franche-Comté, large, puissante par son histoire, s’invite parmi les autres protagonistes de ce roman où l’on croise aussi la peinture de Courbet et la musique, le jazz en particulier, dont le lecteur ne peut que comprendre le lien quasi viscéral le reliant à l’auteur.
Un verre de jazz ou un verre de vin ? Qu’importe le flacon pourvu qu’on ait l’ivresse de la musique... ou de la littérature.
Et puis ELLE, l’inattendue, l’imprévue, la réconfortante, la bouleversante, la renversante…
Une vie bousculée qui fait place à la Vie.
Tout se conjugue pour donner naissance à un roman ciselé dans la poésie, dans le voile arachnéen du rêve-réalité pourtant brutalement interrompu par une fin imprévisible.
À coup sûr un moment de grâce, de celle qui élève.
Françoise Gentien
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