Le petit Georges traîne un peu des pieds lorsqu’il s’agit d’aller au Temple, accompagné de ses parents. Mais bon ! Il y va. Ceux-ci tombent malades et ce dimanche matin, ils disent à Georges d’aller tout de même assister au culte, sans eux. Georges traîne un peu des pieds. Mais bon ! Il y va. De retour à la maison, ses parents lui demandent :
- Alors, qu’est-ce qu’il a dit, le pasteur ?
- Il a parlé de Dieu. Et il a dit qu’il était pour !
-:-:-
Le dimanche suivant, les parents étant toujours malades, ils envoient à nouveau leur fils assister au culte. Georges traîne un peu des pieds. Mais bon, cette fois, il n’ira pas.
Et son père de lui répondre :
- Mon petit Georges… au culte… Dieu s’ennuie quand tu n’es pas là !
-:-:-
Mon père de confession réformée, habitant en Franche-Comté, fut nommé par son travail en Bretagne où une minuscule communauté protestante était au bord de l’asphyxie. On lui demanda d’être prédicateur laïque. Il avait fait ses humanités, était aussi très bon bibliste. Il était très « scout ». Il accepta. Cet exil en Bretagne dura sept ans. Des épreuves familiales firent que le couple perdit « son orient ». Chacun vécut une nuit spirituelle intense.
Le jour de l’enterrement de mon père, on me remit une grosse enveloppe. Toutes ses prédications étaient là. Elles m’étaient complètement inconnues. Cela me rendit songeuse : comment cet homme, qui vivait dans le noir le plus total, avait-il trouvé la force de transmettre l’amour de la Bible ? L’humour était son bouclier... La première histoire me vient de lui.
Isaline DUTRU