Quand des Poissons roses... nagent A contre courant

6 mai 2016

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

A CONTRE COURANT par les Poissons Roses

Sous la direction de Patrice OBERT et Philippe de ROUX

Pourquoi j’ai dirigé ce livre

En cette période compliquée de notre histoire commune, les Poissons Roses, courant politique situé à gauche et composés d’hommes et de femmes divers qui veulent remettre au cœur du débat la Personne reliée, ont courageusement décidé de publier un livre pour guérir la Gauche de sa tentation libertaire et de son laïcisme de combat et relancer la France par des propositions fondées, fortes et originales. Ce courant, dans lequel les socialistes et les « papistes » sont majoritaires, qui se veut à intérieur et à l’extérieur du PS, a été créé en 2010 par Philippe de Roux, entrepreneur. J’en suis le président. Nous avons tous deux co-dirigé ce travail collectif afin de peser par nos idées dans la préparation des élections de mai 2017.

4eme de couv

Extrait

« Ce lien avec l’autre et avec la Nature nous ouvre ainsi à quelque chose de plus haut, une transcendance, un Autre plus grand que nous. Sujet sensible à aborder en préliminaire d’un projet politique quand nous nous adressons à un peuple qui revendique parfois fièrement une laïcité « de combat » et entend renvoyer à la sphère intime du privé ce qui relève de la conviction spirituelle ou philosophique, de la croyance. Nous ne contestons pas les acquis d’une séparation des plans, qui offre le cadre neutre d’un espace public ouvert à toutes les convictions et à toutes les croyances. Cet espace est un trésor sans prix. Sur tous les sujets politiques que nous abordons, nous veillons à ne jamais mettre des convictions religieuses dans la balance. Nous considérons l’Etat laïc comme garant d’une société plurielle. Nous parlons bien de politique, pas de religion, contrairement à ce que voudraient faire croire certains de nos adversaires. Dans l’esprit de la loi de 1905, nous défendons une laïcité qui s’enrichit des trésors de chacun et refusons une laïcité qui, sous prétexte de neutralité, ne laisse l’espace public qu’aux marchands. Nous n’hésitons pas à revendiquer, en toute liberté de conscience, la conviction que le monde a un sens, sans doute caché, qui irrigue nos destins de créatures au sein d’un univers qui ne peut se définir comme venu de nulle part et destiné au néant. C’est aussi le socle d’une Espérance qui peut faire sourire, mais qui est loin d’être naïve.

Nous, petits terriens, partageons un ADN commun, un logiciel complexe et souvent brouillé, qui nous pousse à la bienveillance et à aimer. C’est en soi un saut spirituel qui a des conséquences immenses sur notre manière d’agir, en particulier dans le champ politique. La République n’a pas à craindre les aspirations spirituelles de la grande majorité de ses concitoyens. Soyons simples: la question de l’islam interpelle notre société. Notre conviction est qu’un musulman ne doit pas avoir à choisir entre la pratique de sa religion et la citoyenneté française. Il doit pouvoir sans problème « réaliser sa double citoyenneté, céleste et terrestre », pour reprendre les mots de l’imam de Bordeaux Tareq Oubrou[1]. Certains philosophes, comme Pierre Manent[2], osent interroger la laïcité et proposer des pistes pour sortir du cadre d’un laïcisme oppressant. Encourageons-les. Nous récusons l’image d’un humain ravalé à son petit individu narcissique, consommateur interchangeable, soumis au matérialisme ambiant. Cela ne correspond en rien à notre expérience quotidienne. Nous croyons en la banalité du Bien, cette somme de petits gestes quotidiens par lesquels le monde tient debout. Nous en faisons chacun l’expérience quotidienne. Cette transcendance qui nous tire vers le haut n’exclut nullement une spiritualité laïque. Elle nous conduit à vouloir tout l’humain, dans toutes ses dimensions, sans nous contenter uniquement de l’humain. Elle nous pousse à prendre en compte, sérieusement, tout ce qui se manifeste dans l’existence des hommes et des femmes et qui exprime cette volonté d’être relié à plus grand que soi. »

Ed. du Cerf, 2016

[1] Tareq Oubrou, Profession Imam, Albin Michel, 2009

[2] Pierre Manent, Situation de la France, Desclée de Brouwer, 2015

usersmagnifiercrossmenuchevron-down linkedin facebook pinterest youtube rss twitter instagram facebook-blank rss-blank linkedin-blank pinterest youtube twitter instagram