Comme une clarté fugitive. Naître, mourir - Catherine Chalier (Éditions Bayard 2021)
Catherine Chalier est membre du jury du prix littéraire Ecritures & Spiritualités
Je me suis approché timidement de ce livre, n’étant ni philosophe, ni lecteur de l’œuvre considérable de Catherine Chalier, incité par la magnifique recension d’Élodie Maurot parue dans La Croix du 16 septembre 2021, à laquelle je ne peux que renvoyer. Plus que le titre, c’est le sous-titre « Naître, mourir » qui m’a attiré.
Il s’agit d’un livre essentiel qui associe naissance et mort dans le même regard, affirme l’unicité insubstituable de chaque vie (Catherine Chalier cite V. Jankélévitch « Ce qui a été ne peut pas ne pas avoir été ») ; nous dévoile que cette parole de l’infini est seule capable de donner sens à notre finitude (« Sans cet affleurement de l’infini à leur vie finie, les créatures humaines redeviennent poussière ») ; s’interroge sur le souffle qui, chaque jour, nous fait nous lever, nous donne envie de vivre, nous ressuscite, sans mérite de notre part ; rappelle l’importance du nom de chacun.
Catherine Chalier n’a pas peur de dénoncer dans l’introduction ceux pour qui une autonomie qui ne souffre pas de limites, confondue avec la liberté, est devenue le maître mot contemporain ; ni de fustiger implicitement en conclusion ceux qui oublient que le « tu ne tueras pas » reste un absolu.
En conclusion, Catherine Chalier nous dévoile son message personnel : « La force humaine dépendrait de sa capacité à accueillir la force d’Elohim, et la force de Celui-ci dépendrait de ce consentement par les personnes humaines à lui frayer une voie à l’intime d’elles-mêmes », en écho aux paroles d’Etty Hillesum décidant d’aider Dieu à ne pas mourir en elle.
On pourra lire la recension complète de ce livre sur Comme une clarté fugitive - Naître, Mourir, de Catherine Chalier. - Patrice Obert