Une onde, une aube
Accueil de la lumière,
où se fond le murmure
du souffle imperceptible
créateur de la vie
sans mesure donnée.
Chaque aurore a ce goût
du pur commencement
qui préside en secret
au déploiement des ailes
d’un amour qui se donne
à jamais sans compter.
Le parchemin
posé sur l’établi,
le pinceau ou la plume
trempés d’encre de Chine,
des traits, des lettres
et voici commencés
le tableau et le chant
de l’amour qui habite
le peintre et le poète.
Tous deux, ils se souviennent
du pélican sur son rocher
revenu d’une pêche
dans une mer stérile.
Ils savent en eux-mêmes
qu’il leur faudra donner
jusqu’aux dernières gouttes
du sang qui bat en eux.
Ils savent, se souviennent :
chaque aurore a ce goût
du pur commencement
qui préside en secret
au déploiement des ailes
d’un amour qui se donne
à jamais sans compter,
dût-il devoir connaître
une mort sans appel.
— Agnès Gueuret