« Mon Seigneur et mon Dieu »
Cinq mots que je prononce en silence et qui m’apaisent, la nuit.
Vers qui va mon adresse ?
Vers toi, Dieu, le père tout puissant ?
Ne te confondrais-je pas ?
Avec mon géniteur qui m’a tellement marqué ?
Ou vers toi, Jésus, homme Dieu ?
Avec mon frère aîné, mort à vingt ans, dont j’aurais voulu être l’ami ?
Je traverse le pont avec ce sésame « Mon Seigneur et mon Dieu ».
Ta joie m’envahit. Il n’y a plus de questions.
Reviennent alors des épisodes de ma vie.
Allongé comme les Bénédictins blancs qui chantent ta louange : le Bec-Hellouin.
Tu m’as porté au-dessus de la dalle froide.
« Magnificat anima mea »
Les yeux du prieur, un jour, m’ont transpercé.
Je lui ai tout dit de mon désir de toi.
L’abbaye cistercienne, sévère, au fond de la Bretagne : Boquen.
« Comme une biche après l’eau vive, mon âme a soif de toi, Seigneur »
Emportés, nous volions et clamions aux pierres :
« Christ est ressuscité. Alléluia ! »
Chassé des sacrements de l’église, Jacques, ton prêtre, m’a entendu : Assise.
« Je sais que tu le cherches. En son nom, je t’ouvre la porte. »
En Bourgogne, un prieuré au fond des bois : le Val Saint-Benoît.
Les petites sœurs de Bethléem chantent tous les jours de leurs vies.
L’une d’elles m’a regardé, m’a serré les mains.
« Que la paix soit avec vous. »
Tant de moments de ma vie de l’autre côté du pont…
Je suis Zachée en haut de son sycomore, te cherchant au milieu de la foule.
– Entre dans ma maison pour y demeurer.
If you want a lover, I’ll do anything you ask me to.
I am your man.
Jean-Bruno Kerisel
Le 24 août 2024