Colette Nys-Mazure distinguée par le prix Yves Cosson (Académie littéraire de Bretagne et des Pays de la Loire) en raison de «son oeuvre poétique confirmée, attentive au vivant, qui a contribué au rayonnement de la francophonie, tout en honorant ses liens avec nos régions. »
« Voyageuse infatigable dit Anne Prouteau, membre du Jury, vous avez souvent quitté votre Belgique natale, pour venir dans notre région… Un recueil Seuils de Loire atteste d’une résidence d’écriture que vous avez faite à Rochefort-sur-Loire. On y reconnaît l’acuité de votre regard, le goût des correspondances, la sensibilité à saisir le paysage dans une approche sensuelle, l’exigence dans le choix des mots, le refus du facile. »
En réponse à l’éloge de son œuvre, Colette Nys-Mazure, l’attentive à l’écoute des « déserts que nous venons de traverser » répond :
« Que cherche à faire le poète ? … Pourquoi, lors de ce confinement, se sont déliés tant de crayons, plumes et claviers ? Est-ce parce que chaque être humain éprouve des sensations, des sentiments, des idées, des aspirations, des révoltes qu’il désire exprimer, partager ? Sortir de son for intérieur pour rencontrer au plus juste, au plus vrai d’autres vies que la sienne, que la mienne… Au départ, c’est l’étonnement infini d’être au monde. Expérimentée dans l’enfance, cette surprise émerveillée ne peut se tarir mais elle a besoin d’être sans cesse ravivée, aiguisée. La poésie a cette vertu d’user d’une langue maternelle dont chaque vocable polysémique s’avère fécond. Etonnement donc qui permet de ne jamais s’habituer mais nous tient en alarme, nous invite à célébrer mais aussi à nous indigner, à dénoncer et admirer. »