Les enfants de Notre-Dame, Paule Amblard – Éditions Salvator – 15/04/2021, 354 pages
Paule Amblard, en proposant Les enfants de Notre-Dame, a choisi de renouer avec le genre romanesque flamboyant où le désir de déployer une grande fresque médiévale plonge le lecteur au cœur d’intrigues multiples, foisonnantes, où l’issue semble toujours incertaine. Les trente chapitres de ce livre forment un magnifique feuilleton, où les dialogues abondants donnent vie à des personnages à l’image de la cité, cosmopolite et insolite. Tous les personnages seront confrontés à la puissance du mal. Comment la traverser ?
La toupie du destin s’emballe. Nous regardons les couleurs, les merveilleuses anciennes couleurs, celles des vitraux et des vêtements, bleus et rouges, nous entendons la langue verte de la cour des miracles, nous percevons les parfums subtiles des simples et des épices comme les puanteurs des pestiférés... Tout devient conte et songe mêlés.
Truands ou marchands, prostituées ou saintes, innocents, médecins, alchimistes, artistes... tour à tour nous questionnent autant qu’ils nous amusent. Sont-ils le jouet du fatum ? Peuvent-ils échapper à leur destin qui semble être celui de la lumière et choisir sciemment la voie de l’instinct de puissance ? Mais la lumière est double : elle peut illuminer autant qu’aveugler...
Le destin est œuvre divine. Comment pourrait-il être mauvais, injuste ou désespérant ? confie l’un des personnages.
Instruire et plaire : ce grand roman de Paule Amblard semble traverser les âges pour rejoindre les femmes et les hommes d’aujourd’hui.
Isaline Dutru