Quand l’étranger est une grâce

En hommage à l'Ukraine à travers un récital le dimanche 28 août

Sans fards ni apprêts ses grand yeux bleus de mer et de ciel mêlés regardent la vie qui s’offre. Tout y transite à découvert des abysses de son cœur, les joies et les chagrins, des infimes frémissements aux éruptions fortuites, des douleurs de l’exil à ses émerveillements.

Natasha quitta Kiev une lune après les premières bombes, confia à la providence un mari demeuré au chevet de vieux parents malades, choisit l’exode à l’attente pétrifiée des missiles déchirant la nuit, vrillant ses nerfs à la folie, assassinant l’oiseau qui chantait dans sa gorge.

Elle partit seule vers la Pologne voisine, un sac sur le dos, un ordinateur, un smartphone et son Gusli, instrument très ancien du folklore traditionnel slave et cosaque. L’errance dura trois mois de capitale en capitale, d’auberges de jeunesse en hôtes occasionnels… jusqu’à cette aube où nos routes se croisèrent, mon plus beau cadeau d’anniversaire avec deux jours d’avance. Elle partage ma demeure depuis le 11 Juillet, enchante mes jours de sa voix renaissante de soprano et des notes cristallines de son instrument, de sa quête aussi des beautés de ce monde, d’une certaine innocence retrouvée.

Dans une petite chapelle de la côte Normande où scintille un vitrail dédié à la muse par mon épouse défunte elle offrira un récital en hommage à son peuple et ses victimes, à tous ceux de sa vie de vaguant qui lui ouvrirent leur porte et leur cœur.

« Mettre l’exil en chanson me dit-elle, m’apaise infiniment. »

Marc Bouriche

" Le récital se tiendra le dimanche 28 août à 21H ( 10€) à la chapelle saint Louis Carteret, réservation sur place le soir même ou en ligne : https://chapellestlouiscarteret.wordpress.com