Pourquoi j'ai écrit ce livre
Ne faut-il pas arracher la poésie à la tour d'ivoire dans laquelle on l'enferme, contre le gré de poètes souvent ? J'ai voulu, durant tout un été, chaque jour, en parler dans le quotidien La Croix, sans jargon, avec des mots simples, afin de la rendre au grand public. Une manière de proposer une flânerie entre quelques poètes de son anthologie.
Colette Nys-Mazure
Résumé...
« La poésie m'a préparé à rencontrer le mystère de Dieu », écrivait le poète Serge Wellens. Oui, entre poésie et mystique, existent tant de correspondances au sens où l'entendait Baudelaire. La poésie est tout sauf un luxe. Substantielle, elle aide à vivre et celui qui l'écrit et ceux qui la lisent. En témoignent les poètes en temps de détresse : Robert Desnos en France aussi bien qu'Anna Akhmatova en Russie ; des hommes et des femmes qui ont osé dire tout haut ce que tant d'autres souffraient tout bas. Défiant le pouvoir en place, ils ont souvent payé cher ce courage.
Extrait
"Qu'est-ce qu'un poème dans la marche du monde ? Peut-on encore écrire des poèmes après les horreurs des camps d'extermination et les génocides ? Interrogations légitimes. Chaque homme qui naît recommence l'histoire, et la poésie, comme toute forme d'art, accompagne, éclaire, soutient son existence tout en creusant le mystère de l'être au monde. (...) Nous avons besoin de poèmes comme de l'air que nous respirons. Une longue fréquentation de la poésie de tous bords m'a convaincue que la vision poétique, loin de nous éloigner du réel et du présent, communique au quotidien une qualité particulière, une lumière et une chaleur, un émerveillement comparables à l'effet du feu sur le bois sec."
L'eau à la bouche, Poésie, ma saison, Colette Nys-Mazure, Desclée de Brouwer, février 2011, 120 pages, 14 €.