Que faire, on n’y voit goutte ! En ces temps incertains, l’horizon se clôt sur nos craintes, nos mal-êtres. Le temps étrange s’étire sur l’immobile de nos situations. Nous ne reconnaissons plus rien de ce qui nous était familier. Les visages ont disparu. On a perdu le sens du toucher. Quelle ironie du sort, au moment où l’on parle d’homme augmenté, nous sommes diminués, contraints. Krisis en grec vient du verbe trier. La crise nous pousse à mettre de l’ordre, de faire un choix, elle implique de décider. À l’heure où l’on croit que tout nous échappe, il y a une voie active qui nous invite à distinguer pour séparer. Aux premiers jours du monde, Dieu sépare les eaux et fait paraître la terre féconde. Nous sommes des créateurs. Nos jours sont des Genèses. Divine crise qui nous propose l’exigence de choisir le ciel. Ce désir-là est une flamme qui illumine chaque pas, fut-il modeste.
« Cette source éternelle est cachée
En ce pain vivant pour nous donner vie
Mais c’est de nuit » (Jean de la Croix).
Paule Amblard, le 26/11/2020
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