Le mot de l’auteur :
Qu’est-ce que l’oraison ? L’oraison est-elle d’emblée silencieuse comme le dictionnaire l’indique ? Non. Au contraire c’est une bataille de pensées virevoltantes, de retour à la concentration, un combat entre l’effort et l’abandon dans la confiance, et puis on n’a pas le temps, ou bien c’est trop long et on s’en va avant la lumière ! Bref croire que c’est facile est une erreur, mais se passer de la lumière, ah non ! Donc, voilà, dans ce petit recueil, l’auteur a essayé de livrer un chemin d’oraison : il est très intime et il n’est pas menteur… il est vécu. Les dernières pages ont été écrites au temps du covid 19.
Extrait :
Plusieurs fois, je me suis laissée distraire. J’ai repris le premier texte du jour, le livre de la Sagesse. Il était écrit : C’est par la jalousie du diable que la mort est entrée dans le monde. J’étais étonnée. Car je n’ai jamais pensé au mot « jalousie » en ce qui concerne le diable. J’ai toujours pensé que, comme Prométhée, Satan avait volé le feu sacré pour prendre le pouvoir sur les humains. Plutôt « prise de pouvoir » que « jalousie ». La jalousie entraîne une relation affective entre Dieu et le diable à laquelle je n’avais jamais pensé. Puis, perplexe, je suis revenue à mon oraison.
J’ai repensé au Cœur Sacré de Jésus et de son affection pour nous les humains, si peu capables de la recevoir. Alors j’ai voulu servir le Seigneur en devenant à nouveau l’autoroute par laquelle il pouvait combler les âmes désolées. J’ai accepté de prolonger l’oraison qui semblait s’achever, juste pour « servir ». Il ne se passait rien, je ne pensais à rien de spécial, il n’y avait rien d’extraordinaire comme parfois (rarement) la suspension des pensées par exemple. Rien. Juste le « service ».
C’était le tablier de la prière…
Saint Léger Editions. Juillet 2020
Mail de l'auteur : mdigard@hotmail.com
Martine Digard s’est livrée avec humour dans Confession d’une Grenouille de de bénitier. (Saint léger Ed. 2018)A présent, elle raconte avec sincérité comment se déroule une oraison.