Marie-Eline Vincent- « Écoutez les arbres… »

7 décembre 2020

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Ce matin en arrivant dans la cuisine j’ai vu l’écureuil. Il venait du jardin voisin. Il a grimpé le long du noisetier, sauté sur une branche si fine que j’ai cru qu’il allait tomber, il a enjambé un rosier pour s’accrocher au tronc solide du sapin dont il a franchi les branches sans s’arrêter pour atterrir dans le jardin de l’autre voisin… j’ai pensé à toi, tu aurais aimé qu’on l’admire ensemble. Le jardin est rendu à sa vraie nature de brise silencieuse et l’écureuil se croit en pleine forêt.

Aujourd’hui chaque bruit est avalé par la prescription : « Restez chez vous ». Dans le lointain, un train s’éloigne portant un chapitre du passé auquel les voyageurs s’accrochent, recouvert d’une autre vie qui prend toute sa place auprès des arbres ; une vie de confinement. Les branches craquent, les feuilles mortes crissent. Seuls, quelques oiseaux clament leur liberté d’expression !

En automne, le jardin sent le malheur des arbres dans sa chair et cette fois, peut-être, le malheur des hommes. L’odeur lourde et âcre de la mort. Un méchant virus ? Vous êtes sûr ? Ou bien est-ce mon inquiétude ? Je marche dans les allées, je parle aux arbres, avec eux. Il paraît que les arbres communiquent, partagent leurs émotions, leurs peurs, leurs douleurs. Préviennent leurs compagnons des dangers qui menacent la petite planète du jardin où ils vivent. Que se disent-ils aujourd’hui ?

Les hommes malades sont hospitalisés. Les bien portants sont confinés, comme les arbres d’un jardin, souffrants ou non : « Confinés » par nature. Nous devrions prendre modèle sur eux. Écoutez leur souffle : « Enracinés, nous prenons notre temps à pleines mains à pleines gorgées, le reste, on ne le connaît pas… Prenez donc le temps à mains ouvertes à gorges déployées, le reste, vous ne le connaissez pas ».

 « Rentrez chez vous ! »  Laissez ramper vos racines dans les profondeurs du sol de vos vies, offrez vos bras au ciel, tendez vos mains vers la lumière ; de vos doigts, touchez le vent, délicatement, pour saisir la musique du temps.

Marie-Eline Vincent, auteure de « Si le bleu s’envolait », Éditions des Oyats, 2018.

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