La grâce et la rencontre de Colette Nys-Mazure -Editions Poesis 2024
C’est un petit livre de 15 pages à la couverture verte, une couleur de printemps. Colette Nys-Mazure est un écrivain de l’aube et son texte est un levé de soleil. J’aime ce qu’elle raconte d’elle et du temps qu’elle semble avoir apprivoisé. Aux souvenirs heureux ou douloureux elle accorde la même attention, la même douceur. Elle les garde précieusement et laisse son cœur en dire la grâce. Elle connaît l’ombre, elle sait la lumière. Jubilation et détresse, l’important est d’habiter le monde pleinement, d’œuvrer à le construire en l’écrivant. Je ne sais comment elle fait pour voir autant de beauté dans le quotidien, le banal ? C’est peut-être cela un poète. Il marche dans la boue et ne voit que les fleurs. L’écriture de Colette Nys-Mazure est une œuvre d’orfèvre. Elle travaille la matière, l’épure, l’exalte. Ces mots sont légers, un souffle sur le tragique. Le monde est abîmé, elle nous montre un art de l’attention pour l’habiter poétiquement. Ainsi les poètes sont Les seuls voyants et les seuls respirants dans ce monde (Christian Bobin, Le Plâtrier siffleur).
Paule Amblard