Bérénice dévoilée de Barbara Lecompte - Éditions Parole et Silence
Le songe est au rêve ce que l’anachorète est au prélat. Le premier décrypte les alphabets du feu de l’outre-terre quand l’autre ploie sous le joug d’obéissance aux lois du monde.
Il arrive que l’écheveau de l’histoire et de la légende ne puisse être démêlé. Serti dans les arches secrètes du cœur, le songe souverain éclaire les pas du pèlerin.
Mais Barbara Lecompte est aussi historienne de l’art, c’est donc un pas de danse auquel elle nous invite quand elle virevolte entre songe et manuscrits pour nous faire rencontrer la haute stature de Véronique. Véronique ou Bérénice, qu’importe. On la dit sainte, peu lui choit, elle est orante avant tout.
Une soie de mer adorée, l’âme d’une femme anoblie par son amour du crucifié seront le fil conducteur du songe, l’enquête du limier.
De Jules II à Benoît XVI, de Bramante au peuple du Médoc, de la basilique Vaticane à la pointe de Grave, entre pinède et océan, l’auteure nous accompagne au long de cinq siècles d’histoire par les voies serpentines où s’entrecroisent et se fécondent les intuitions d’un songe nocturne et les aléas d’une quête au grand jour à la poursuite du ressuscité et de celle qu’il fit naître au monde de l’esprit.
Madeleine aurait recouvert le visage supplicié et tant aimé de son voile chatoyant, une soie de mer. La scandaleuse osa sortir du tombeau cheveux nus. Véronique poursuivit l’épopée amoureuse jusqu’en Gaule et une fleur guérisseuse prit son nom après sa mort.