Écrire nos tentatives de louange…
La louange est action de grâce. Chez Bauchau, pourtant, elle ne s’adresse pas toujours à Dieu.
« Chacun des poèmes de ce recueil est une louange de l’univers, un hymne à la vie, que le poète célèbre au quotidien. Ode à la fragilité, Éloge du doute, Interrogation sur l’essentiel de la vie. »
Cet essentiel, dans la succession de ces pages, est vécu quotidiennement, au plus près des gestes simples:
se lever, prendre le métro, regarder les mouettes qui remontent la Seine, voir le prunus blanc du Jardin des Plantes.
Rien d’inouï, pas de révélation… seulement une attention au monde, un devoir à accomplir.
Enfance du jardin endormi sous la neige
Nécessité de perdre, office des ténèbres
Louange au temps perdu quand il métamorphose
La vie en ce jardin et son poème en moi.
Nuages, vents, naufrages, océans créateurs
De mythes, de rythmes, de nuées
Toute chose est louange, un instant, en un lieu…
Louange à l’art des cavernes
Louange à l’artisan
Je ne connais pas d’art profane
Tout est sacré.
L’invitation à écrire est simple, elle aussi :
Quels seraient vos germes ou fragments de l’acte de louange ?
Quels seraient vos textes-instants de louange ?
Comment vos exercices de louange s’écrivent-ils ?
Dans une écriture retenue ? Condensée ? Resserrée ?
Dans une économie de mots, ou d’espace sur la page ?
La question est simple.
Et elle est difficile.
Elle est également importante, car si l’on en croit Henry Bauchau, toujours, dans Tentatives de louange :
Le monde a bien besoin, au déclin de ce jour,
De vos poèmes de louange. Que leur profondeur parle,
lueurs brèves, ténèbres.