Dans une courte nouvelle, extraite de son recueil « Les 32 voix de Dieu », Torgny Lindgren, écrivain suédois, met en scène Bouddha. Il y raconte qu’une colombe se réfugie dans les bras de Bouddha pour fuir un rapace qui veut la dévorer. Ce dernier pose un dilemme à Bouddha : soit il garde la colombe et le rapace mourra de faim, soit il la lui livre. Bouddha lui propose alors de lui donner l’équivalent du poids léger de l’oiseau avec sa propre chair. Mais, en réalité, ce n’est que lorsque Bouddha se donnera tout entier, après s’être décharné lui-même, que la colombe pourra s’envoler.
« Lorsqu’enfin il eut atteint la balance, d’un bond prodigieux il se jeta lui-même sur le plateau, il y jeta ce qu’il avait de plus intime dans ce qui restait de son être, le noyau même ; il sauta au prix de souffrances indicibles, et cependant aussi légèrement que seul peut sauter celui qui a été raclé jusqu’à l’os et qui est pur, et il s’installa sur le monceau de sa propre chair. Alors, la colombe s’envola. »Les trente-deux voix de Dieu, Torgny Lindgren, Actes Sud, 1988.
Le motif d’écriture, ici, est le don de soi, le don suprême. Ce conte pourrait-il être une métaphore de l’écriture ? ou de toute spiritualité ? Qu’avez-vous à en écrire vous-même ? Quelle forme prendra votre texte : poème ? conte ? fragment ou récit bref ?
Votre texte est à adresser à Véronique Petetin, modératrice de l’invitation d’écriture, avant le 1er mai 2025.