Hommage à Bernard Sesboüé par Marc Leboucher

27 septembre 2021

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

   Bernard Sesboüé (1927-2021) : l’intelligence en éveil.

« Pour commencer un livre, pour faire de la bonne théologie, il faut procéder ni plus ni moins comme pour une omelette : casser les œufs les uns après les autres, ouvrir les dossiers, les lier entre eux : peu à peu l’ensemble se noue et prend forme… ». On peut être un grand théologien connu internationalement, spécialiste des Pères de l’Eglise et de l’histoire des dogmes, et n’en continuer pas moins à filer la métaphore culinaire la plus concrète ! A sa manière, le Père Bernard Sesboüé, jésuite, incarnait bien ce souci d’une intelligence toujours en éveil, du nécessaire mûrissement de l’écriture. Je me rappelle ce déjeuner, où tout jeune éditeur, je lui proposais d’écrire sur les ministères dans l’Eglise : peu avant le dessert, il élabora le plan du livre en quelques lignes, griffonnées sur une nappe en papier. Cela devint N’ayez pas peur, publié chez DDB en 1996, succès immédiat et vigoureux plaidoyer pour que l’on regarde en face une situation de crise devenue difficile à ignorer. S’il sut mobiliser toute une équipe pour sa volumineuse Histoire des dogmes en plusieurs tomes publiée chez Desclée, ce fut aussi à travers des œuvres consacrées à la christologie qu’il rencontra lecteurs et étudiants : ainsi de Jésus et la tradition de l’Eglise (Desclée), un vrai bijou, Jésus-Christ l’unique médiateur (Desclée), et plus récemment chez Salvator le limpide et touchant Jésus, voici l’homme.  Mais si le monde du livre religieux, de l’édition, des revues et de la librairie lui doit beaucoup, c’est que ce pédagogue hors pair, longtemps professeur au Centre Sèvres, osait s’attaquer à des sujets que bien des universitaires regardent souvent avec un souverain mépris. Ainsi savait-il remettre les pendules à l’heure face aux élucubrations du Da Vinci code, répondre du tac au tac à Frédéric Lenoir dans un son ouvrage Jésus Christ Seigneur et fils de Dieu (Lethielleux), aborder la question délicate de La résurrection et la vie (DDB). Car cet homme discret ne se contentait pas de pratiquer à la fois le dialogue au plan œcuménique, participant ainsi au Groupe des Dombes, il savait aussi parler simplement avec les personnes qu’il recevait ou accompagnait au quotidien.  L’un de ses derniers succès, salué en 2016 par le prix Siloë-Pèlerin, a pour titre L’homme, merveille de Dieu (Salvator). Est-ce un hasard si certains y voient comme son testament spirituel ?

   Marc Leboucher, membre du conseil d'administration de E&S

usersmagnifiercrossmenuchevron-down linkedin facebook pinterest youtube rss twitter instagram facebook-blank rss-blank linkedin-blank pinterest youtube twitter instagram