"Ni prédication, ni casuistique, la littérature peut-elle avoir affaire avec la quête de Dieu ? Exégèse du quotidien, les âmes poétiques approchent le divin à leur manière. Il en est qui, d'évidence, cherchent Dieu ; d'autres qui en parlent à mots (c)ouverts. Parfois même, il passent par l'une et l'autre forme, (dé)montrant par l'écrit l'Incarnation du Verbe.
Ainsi, Christian Bobin a-t-il pu écrire Le Très-Bas (Gallimard, 1992) ou L'homme qui marche (Le Temps qu'il fait, 1995). Mais il approfondit aussi la quête à travers l'écriture humainement poétique, que ce soit avec Les ruines du ciel (Gallimard, 2009) ou son dernier livre, Un assassin blanc comme neige (Gallimard, 2011, 104 p., 11,50 Euros). « Je me demande ce qui manque à la vie quand la beauté la traverse une seconde. Peut-être rien », écrit le poète du Creusot, qui se garde bien de faire de la théologie, même à travers ses élans spirituels : « Je parle si souvent de Dieu qu'on va finir par croire que je le connais »… Pourtant, il y a bien une démarche croyante dans cette écriture, dans le droit fil de Sullivan, Bernanos, Marie Noël : « Les livres sont des huttes pour les âmes, des mangeoires pour les oiseaux de l'éternel, des points de résistance », confesse Christian Bobin, qui complète : « La vie surnaturelle est la vie ordinaire délivrée de nos ensommeillements ».
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La suite de l'article évoque les livres de Philippe Mac Léod, Nathalie Nabert et Jean-Yves Quellec.