Didier Lafargue - La personne humaine dans l’œuvre de Carl Gustav Jung. Tome 2 : Âme et spiritualité

14 octobre 2018

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Pourquoi j’ai écrit ce livre :

Depuis longtemps, je me suis intéressé à la connaissance de la nature humaine dans sa complexité et sa diversité. J’ai eu en terminale un passionnant professeur de philosophie qui m’a ouvert sur tout un monde de pensée et de sagesse. En matière religieuse, elle m’a incité à m’interroger sur le caractère philosophique des différentes croyances et les éléments que ces dernières pouvaient apporter à la connaissance de l’homme.

Toujours, j’ai été fasciné par le monde des mythes, des images, des symboles. C’est un domaine où l’apport de Jung à la psychanalyse a été prodigieux. Mon intérêt pour le cinéma, la bande dessinée, l’art a renforcé mon attirance pour cet univers. La représentation imagée des mystères de la vie attachée au mythe a déterminé en moi une volonté de comprendre de manière plus approfondie toute la sagesse contenue dans ces actions créatives. En même temps, l’intérêt que j’ai toujours éprouvé pour la culture orientale, son art sa philosophie, sa conception de la sagesse, m’a amené à considérer avec un certain recul la culture occidentale et sa représentation première, la religion chrétienne. Le rapport existant entre celle-ci et le monde moderne a entraîné chez moi quelques interrogations concernant les insuffisances de celui-ci, les dangers que son très haut degré de technicité peut faire encourir à l’âme de l’individu. C’est un domaine où l’idée d’harmonie ayant cours en Orient peut se révéler complémentaire et combler des lacunes importantes dans notre univers ambiant.

Extrait :

« L’irruption du monde moderne et des mentalités nouvelles qu’il a générées a été source chez certains d’un profond scepticisme quant à l’existence de l’âme. « Pas d’âme au bout d’un scalpel » a-t-il été dit au siècle des Lumières, allusion au charisme et au prestige acquis par la science, laquelle se passe pour bon nombre d’esprits de toute considération d’ordre spirituel.
Un tel mépris ne tient pourtant pas compte de la conviction profondément enracinée en l’homme qu’existe en lui une forme de substance immatérielle dont relève toute sa personne. Dès qu'il a pu prendre suffisamment conscience de lui-même et élaborer les premiers ferments de sa spiritualité, dès qu'il a senti sur lui l'action de la divinité, l'homme a pensé qu'il avait une âme. Toutes les civilisations et tous les peuples ont perçu ce principe et nombreuses sont les croyances à son sujet. L'âme est ressentie comme un double intérieur par lequel l’homme tente de comprendre toute la complexité de sa vie psychologique, un principe de vie doué de pensée et de volonté et demeuré toujours invisible. Il est intéressant de s’interroger sur sa nature, son origine et sa destinée afin que l’individu puisse mieux s’appréhender […]
Un tel intérêt accordé à notre âme incite à s’interroger sur les rapports existant entre la personnalité et l’individuation. Tout être humain a dans sa jeunesse le désir de se bâtir sa propre individualité, un ensemble de qualités, de tendances, d’aspirations formant sa nature personnelle et à partir duquel il peut guider son existence. Cet effort pour définir son identité n’est que le premier pas sur le chemin de l’individuation, état beaucoup plus achevé. Il n’en demeure pas moins que la volonté de se construire une personnalité, les obstacles qu’il lui faut surmonter pour y parvenir, trouvent leur illustration dans une image bien ancrée en notre âme puisqu’on la trouve dans toutes les mythologies, celle qui a trait au héros. « La fonction essentielle du mythe héroïque est le développement, chez l’individu, de la conscience de soi — la connaissance de ses forces et de ses faiblesses propres, d’une façon qui lui permette de faire face aux tâches ardues que la vie lui impose »32. […]
Ces différents thèmes mythologiques frappent l’imagination dans la mesure où elles détiennent un sens précis dans la vie psychologique humaine. Le héros qui combat le monstre, aidé par un dieu ou une déesse, est l’image de la volonté humaine s’appuyant, non sur les préjugés et les idées préconçues que lui suggèrent ses semblables, mais sur les seuls dons personnels dont il a été pourvu par les dieux à sa naissance. Au-delà, il est aidé par les forces émanant de son inconscient, l’instance divine présente en lui et exerçant son action bienfaisante. C’est l’homme qui dispose d’assez de courage et de force morale pour être lucide sur ce qu’il est réellement. Ainsi s’exprimait le psychologue suisse : « Si, au cours de mon existence, je ne rencontre pas le dragon qui est en moi, si je mène une existence qui reste dénuée de cette confrontation, je finirai par me sentir mal à mon aise, un peu comme si je me nourrissais constamment d’aliments dépourvus de vitamines ou de sel. Il me faut rencontrer le dragon, car celui-ci, de même que le héros, est un centre chargé d’énergie »34. Toutes les divinités formant la base des mythologies représentent chacune une qualité humaine que l’individu se doit de développer pour connaître le progrès personnel. Le héros en lutte contre le monstre est l’homme qui, gardant le contact avec son inconscient, puise en lui seul les richesses susceptibles de l’aider contre les pulsions négatives auxquelles peut céder son âme. Au-delà de ces influences supérieures, c’est la divinité suprême qui agit, le Dieu absolu dont tous les immortels ne représentent que les divers aspects, et de Qui provient la puissance à partir de laquelle se construit l’individu ».

Jean-Marc Blancherie. Editions du Désir. Juillet 2018
http://editionsdudesir.fr/produit/personne-humaine-jung/

Didier Lafargue est né en 1962 à Bordeaux. Didier LAFARGUE a une formation d’historien. Travaillant sur le thème de l’imaginaire, il a écrit de nombreux articles dans les revues Temporel, Jules Verne, Atlantis, Acropolis, L’Initiation traditionnelle, Matières à penser, Choisir.

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