Pourquoi j’ai écrit ce livre
Après le long pontificat de Jean-Paul II qui a marqué pour longtemps l’Eglise catholique, l’œuvre du pape Paul VI a été quelque éclipsée. Et pourtant : le pape François ne cesse d’y faire référence, et a décidé de sa béatification à l'issue du synode d'octobre 2014. Il fallait revenir sur le parcours extraordinaire de Montini-Paul VI qui traversa le XXe siècle. Homme du concile, de la paix, du développement, l’avant-dernier pape italien est aussi le premier pape moderne qui voyage sur les cinq continents, qui n’a pas peur du « monde » et s’adresse à tous les hommes de bonne volonté. Une personnalité hors du commun, hiératique et apparemment distant, froid et pourtant profondément humble et chaleureux… Une figure de sainteté à (re)découvrir.
Christophe Henning
Élu pape en juin 1963, Paul VI mena à son terme le concile Vatican II (1962-1965), inauguré par son prédécesseur Jean XXIII, et gouverna l'Église dans la période difficile de l'après-Concile. À l'occasion de sa béatification, le 19 octobre 2014, cette nouvelle biographie retrace le parcours d'un homme de Dieu, dont les appels et les gestes pour la paix dans le monde, l'unité des chrétiens, le dialogue avec les autres religions, l'évangélisation et la réforme de l'Église demeurent d'une grande actualité.
Extrait
« Giovanni Battista Montini a traversé le XXe siècle et fut, selon l’opinion communément admise, le premier pape « moderne ». C’est lui qui ose sortir des frontières d’Italie et inaugure les voyages pontificaux aux effets pastoraux indéniables. Passionné d’art contemporain, il est aussi fidèle au journal télévisé, tous les soirs, pour prendre les nouvelles du monde. Enfin, c’est le pape de son temps : « Paul VI sentait, s’angoissait, souffrait, comme les modernes », dit de lui le philosophe Jean Guitton. (…) S’il fallait ne retenir qu’une seule idée de ce pape moderne, c’est bien l’esprit de réconciliation de l’Eglise avec le monde. Ce qui ne veut pas dire pour autant que le christianisme n’ait plus rien à dire à l’humanité, mais le ton a changé : « Paul VI a aimé son temps : loin de le bouder, il en perçoit la grandeur, il en pressent les richesses éventuelles ; son testament en célèbre la beauté et la magnificence », expliquait l’historien René Rémond. »
Petite vie de Paul VI, Christophe Henning, Desclée de Brouwer, octobre 2014, 112 p., 12,90 €.