Le mot de l’auteur :
À l’estuaire du monde est la réédition sous forme d’un humble livre de poche en français, anglais et arabe, du livre d’art éponyme publié en 2017 au Liban par Dongola « limited editions » à 121 exemplaires.
Les 14 poèmes qui constituent l’ouvrage ont été écrits à partir des belles œuvres d’art de Dominique Malardé : plusieurs panneaux de soie blanche avec dessin et or, et deux tableaux.
Impossible cependant de reproduire les mêmes œuvres dans cette réédition pour laquelle l’artiste a donc dû concevoir spécialement quelques encres.
Travailler avec les traducteurs d’anglais et d’arabe a été passionnant et instructif : il n’est jamais simple de traduire la poésie, d’autant plus quand elle est imprégnée de spiritualité bouddhique…
Extrait :
Le processus de création se fait ainsi : sans le chercher, sans le vouloir, sans que l’ego ni l’intérêt personnel s’y mêlent. Mais il ne peut non plus se déployer sans recherche, travail, réflexion et étude préalables. C’est comme un fruit, un fruit mûr à cette saison de la vie, un fruit mûr plein d’énergie mais fragile aussi. Un fruit qui renferme l’énergie universelle tout en étant personnel, intime, éphémère et relatif. […]
La nature se sépare d’elle-même
pour mieux revenir à la nature même
les parties se détachent du tout
sans pour autant quitter le tout
le silence est à la portée de tout le monde
mais tout le monde ne peut se laisser porter
par le silence assourdissant de la nature du monde
l’estuaire du monde
n’est pas dernier rivage
il est rivage ultime
Éditions de l’Astronome, septembre 2019.
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