“Un Écran dans le cœur” – Jean-Daniel ROBERT

Les Éditions des Sables, CH – 1258 PERLY (Genève), décembre 2022

Pourquoi j’ai écrit ce livre :

Voilà bien une question à laquelle j’ai toujours de la difficulté à répondre, notamment en ce qui concerne la poésie… Pour ce nouveau recueil, il s’est agi pour moi de garder mémoire de films qui m’ont soit touché, soit ému, soit énervé. Parfois ce sont des images, parfois la trame de l’histoire ; cela peut simplement être quelques étincelles, une lumière ou une obscurité, un champ de fleurs ou un beau sourire.

Pour certains de ces films, ma mémoire s’est quelque peu estompée, mais il en reste toujours quelque chose ! N’y voyons donc pas des recensions de films.

Certains de ces films m’ont déçu, voire mis en colère. Mais c’est assez rare. Je suis en revanche étonné de voir ce que des critiques ont dit de certains films. Par exemple, il est clair que le silence et la lenteur agacent ou sont mal compris des critiques alors que moi j’ai aimé ces films.

Bref, comme souvent quand il est question d’émotion, j’ai choisi le langage poétique.

Extraits :

Le poème voulait

dire son amour.

Mauvais,

il fallut le détruire

Comment te voir

sans te posséder,

ô toi, la Belle Noiseuse.

Mes rimes t’enferment

jusqu’à se reconnaître.

Le pinceau et la plume

complices

grattant leur angoisse

de ne dire rien.

Ou trop.

*

Uranus

… si proche.

Parce que liée à la Terre, humide,

suintant la lâcheté.

Nous mêlons le bleu, la nuit,

Nous touillons le rouge

panaché de brun,

Dans la grande platée idéologique

aux aromates pécuniaires

d’un héritage indigeste.

Et le poète de service

continue de croire

en l’homme…

*

Pour Anny Duperey-Legras

À toi aussi,

beau visage,

dans toute ta noblesse

regarder en face

t’était lourd.

Tous ces curieux fouillaient la muraille

de La face de l’ogre

À ta place.

Aux heures d’ombre et de lune

dans les yeux de l’ogre

tu cherchais une lumière

tu enclenchais le soleil.

Pour qu’il te voie

Pour qu’il t’arrive.

Une autre solitude

t’a hissé dans ta vérité

Jusqu’au regard. Enfin.

***

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