Pourquoi j'ai écrit ce livre
Même si les anecdotes se veulent drôles, ce sont les larmes d'une grand-mère qui sont à l'origine de ces lignes : je ne voyais plus que très rarement mes petits-enfants, sans garantie aucune ; mes lettres, envoyées comme autant de petites bouteilles à la mer, ne leur parvenaient pas le plus souvent et j'ai alors entamé un dialogue imaginaire où, leur racontant des histoires, (ils avaient adoré celle qui donne son titre au livre), le plus souvent fondatrices, ( le village des grands-parents, on y vivait comment ? Et leur grand-père mort, quelle fut notre rencontre ? Et que signifie justement vieillir, devenir mort ?), j'ai cherché à transmettre la spiritualité de nos vies et les valeurs qui les animèrent.
Extrait
Comment imaginer, mes enfants ce que peut ressentir l’âme délicate et bonne d’Alfred dans ce déluge de feu ? Vous savez, quand vous aviez envie de vomir en voiture et que Manyeille vous dit de fixer un point et d’éviter de penser au cœur, au ventre, au roulis infernal. Pour Alfred, dans la tranchée sur le champ de bataille, c’est pareil. D’ailleurs, il n’y a plus d’Alfred, le fils chéri d’Eugénie et de Léon, le chevalier servant de Jeanne. On est concentré, ramassé à l'extrême, taiseux et avare de mouvements : ce qu’Alfred fixe à l’intérieur de lui, c’est un point, qui n’a plus de nom, peut-être son âme, justement. Et un autre lui-même, mécanique lancée dans le fracas des armes, obéit : Il faut faire les choses comme on doit les faire.
Les yeux après la guerre sont devenus verts de gris, comme si l’ombre de l'ennemi leur était restée attachée.
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