Le premier prix littéraire de la Grande mosquée de Paris attribué à Karima BERGER

12 décembre 2022
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Karima Berger, vice-présidente de Ecritures & Spiritualités, qu’elle a présidé de 2014 à 2017, honorée du premier prix littéraire de la Grande mosquée de Paris.

Le PRIX LITTÉRAIRE DE LA GRANDE MOSQUÉE DE PARIS 2022 a été décerné, le 8 décembre, à Karima Berger pour Les gardiennes du secret  (Albin Michel), catégorie «  Essai sur la civilisation musulmane » et à  Xavier Le Clerc pour Un homme sans titre  (Gallimard), dans la catégorie « Roman ».

Un prix littéraire « et non théologique », a fait remarquer la lauréate. Le prix  créé par le recteur Chems-Eddine Hafiz, souligne la mission culturelle de la Grande mosquée de Paris de faire « rayonner les meilleures œuvres (francophones) ayant trait à la civilisation de l’islam ». Il marque son engagement concret pour un islam de France tourné vers les valeurs universelles, par la culture,  le livre, le dialogue des civilisations, en un temps où le nuage de l’obscurantisme menace de défiguration toutes les religions, et particulièrement l’islam, pourtant à l’origine d’une immense littérature poétique et mystique. 

Karima Berger ouvre un chemin pour une interprétation spirituelle du Coran, libéré du poids des lectures patriarcales et de leurs pesanteurs anthropologiques. Et sous sa plume engagée et charnelle, les figures spirituelles féminines de l’islam apparaissent,  révélant une voie offerte aux hommes comme aux femmes, de toutes les traditions, de relation au divin, libérée des emprises du pouvoir ou des interdits.

En attribuant ce premier Prix à une femme, la Grande mosquée de Paris offre aussi un message d’espoir  à toutes les femmes du monde. Les femmes ouvrent la voie.

En recevant ce Prix, Karima Berger nous dit avoir écrit avec elles et pour elles :  « Sacrifiées alors que les femmes portent, travaillent, étudient, transmettent, aiment, elles œuvrent à sauvegarder la vie vivante, elles soignent, elles consolent, elles veillent pour que tout se tienne quand même et pour … que vive le monde… , toute cette énergie animée par l’intuition du sacré et cette intelligence du divin qu’elles portent en elles.

C’est qu’il se prive, l’homme qui éteint le féminin, il se mutile lui-même et surtout il mutile le monde, comme le roi - ou le mollah Shariar - qui veut tuer toutes les femmes, sans imaginer qu’il s’anéantit, lui, et avec lui, l’espèce humaine !

Schéhérazade.  Toute femme d’islam qui écrit, ne peut qu’emprunter sa voix : Ecrire, réciter, dire, faire rêver, faire penser et ainsi chaque nuit, mettre en suspens le crime qui la menace, elle et toutes les autres femmes.

Je veux dédier ce prix à mes sœur afghanes, iraniennes et toutes les autres dans le monde. Aujourd’hui, pour la première fois au monde, dans l’histoire moderne en tous cas, c’est une révolution qui est initiée et conduite par des femmes. Ce démenti des apparences  déjoue les représentations du féminin en islam, un féminin, habituellement perçu comme le point aveugle de cette civilisation. Tout le peuple iranien est maintenant conscient que le voile – dans sa version punitive- est devenu du feu et  il est surtout conscient, que la liberté des femmes est la condition même du Vivant. »

Christine Ray

Le jury de ce prix est composé de Jean-Luc Barré, Hélène Carrère d’Encausse, Julie Couturier, Souleymane Bachir Diagne, Jean-Pierre Elkabbach, Chems-eddine Hafiz (Président), Pierre Leroy,  Aïcha Mokdahi, Jean Mouttapa, Amélie Petit, Jean-Robert Pitte, Philippe Robinet,  Benjamin Stora.

Pour retrouver l’intégralité de la cérémonie :

https://www.facebook.com/watch/live/?ref=watch_permalink&v=8354911731246290

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