Ce livre est dédié au chanteur Yann-Fañch Kemener, disparu il y a un peu plus de deux ans. A lui seul, ce dernier représente une magnifique figure de cette transfiguration par la poésie et par le chant de la pauvreté première caractérisant la vie de tous ces auteurs.
La Bretagne, au cours de la première partie du XXème siècle est pour ces écrivains et artistes une terre de pauvreté à plus d’un titre :
Dans ce creuset de pauvreté se dégageun véritable air de famille entre ces auteurs. C’est là que vont prendre force ces écritures et ces chants appelés à marquer durablement le patrimoine littéraire de Bretagne. Chacun y négociera à nouveau frais ses valeurs et ses convictions d’origine.
On peut parler d’une véritable transfiguration et renaissance par la poésie, par l’art et la littérature à partir d’une expérience première marquée par le manque et le dénuement.
Réunir dans un même livre dix auteurs bretons apparemment si différents et leur trouver des « airs de famille ». Leur attribuer le don de porter « le chant des pauvres » : c’est le pari à la fois étonnant et audacieux de Jean Lavoué. Quoi de commun en effet, à première vue, entre le « communiste » Guillevic et la catholique Anjela Duval, entre « l’engagé » Armand Robin et le « détaché » Georges Perros, entre le Sulivan qui demandait de s’arracher à sa terre natale et le Grall prônant le retour au pays et l’attachement aux racines ?
… On s’en doute - il y a plus que l’ancrage breton pour réunir ces dix auteurs. Et c’est tout l’art de Jean Lavoué de l’expliquer dans ce livre. Dix auteurs qui, comme il l’explique, portent « le chant des pauvres » parce que, au fond, le concept de fraternité les réunit tous.
… Ces voix de Bretagne entonnent aussi le chant des pauvres parce que plusieurs de ces auteurs ont, eux-mêmes, connu la vraie pauvreté dans une Bretagne rurale à l’écart. Parce que, également, ils sont issus d’un pays où on a voulu les déposséder d’une langue et d’une culture propres. Mais cette pauvreté subie, ils l’ont en quelque sorte transcendée en se faisant les chantres d’une vraie pauvreté. Celle que l’on pourrait qualifier d’évangélique et que Jean Lavoué n’hésite pas à qualifier de « christique ». Celle, en tout cas, qui se range du côté de la pauvreté assumée quand elle s’appelle sobriété, respect de l’homme et de la nature, contemplation du monde. Quand elle s’appelle aussi dépossession de soi et quand elle est là pour affirmer « la foi dans le monde, la foi dans les choses, la foi dans les êtres, la foi dans l’humain et dans la vie »... (Extraits de la Préface de Pierre Tanguy)
Sites de Jean Lavoué : www.editionslenfancedesarbres.com www.enfancedesarbres.com
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