« Téléportation aux Abeillères » - Jacqueline Assaël

16 juin 2021

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L’ermite lui-même est parti. Qui reste-t-il sinon Toi ? Par quoi ton écho résonne-t-il dans le vallon ? Je sais qu’il y a les oiseaux et les chats, là-haut sur la crête le chêne déhanché, et l’abri des grands pins. Ils ne créent pas un culte. Sauf peut-être la bergère.

Dans ma tête je soulève le loquet noir à poucier, furtivement, comme autrefois, dans un silence qui grince à peine. Je sais qu’au-delà du grand porche Tu es là, avec à tes pieds des fleurs, même s’il n’y en a pas; et que le grain des grandes pages sépia exhausse encore l’autel de châtaignier. Car on n’a pas pu enlever la Bible.

Même si je renonce à te nommer, même si je ne veux pas de signes, ni d’effusion, Tu crées un espace dans ma tête, à l’arrière-plan de mes yeux et ils s’ouvrent, sur une écoute de douceur.

L’arrière-fond de ma pensée vibre à l’unisson immobile d’une Cène déserte et intense où Tu nous tiens, chacun, seul à seul et ensemble ; et il me faut les deux dans la chapelle, fût-ce dans l’étoffe du souvenir.

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