Isaline Bourgenot Dutru nous raconte l’idylle entre un médecin de soixante-deux ans, Hippolyte, et une belle femme, Consuelo, un peu plus jeune que lui. Rencontre amoureuse progressive, délicate, toute en nuance, qui se développe à l’occasion de l’enterrement d’une vieille dame, Violette, récemment touchée par le deuil de son vieux et fidèle mari, Vincent. Cette vieille dame est une poète qui rédigeait des petits mots dans ses nombreux carnets. Sa famille, nombreuse, l’accompagne au temple pour son passage vers l’au-delà. Autour de cet événement qui se passe à Besançon, et le lieu n’est pas indifférent, se noue une carte de relations qui se conjuguent dans des gammes imbriquées : celle du bon vin, dont raffole Hippolyte, celle du jazz, celle des mots, parfois savants, toujours personnels, poétiques et résonnants. De nombreux personnages apparaissent, membres de la famille, amis, patients du bon docteur. Isaline Bourgenot Dutru excelle à les situer, les brosser de quelques mots justes, nous donnant envie d’en savoir davantage sur leurs histoires, leurs démêlés. Au fil des pages, le lecteur saisit les intrigues qui se sont nouées entre eux. La saveur du récit tient dans la façon dont l’auteure fait jaillir les correspondances entre musiques, poésie, peinture, rencontres, nous laissant percevoir toute l’humanité des personnages. On se laisse porter par ce texte déroutant, faussement naïf et charmant, bien davantage conte que roman, qu’Isaline Bourgenot Dutru nous offre en ouvrant son cœur.
À travers ces deux couples, leur témoignage d’amour, leur attitude devant la vie et face aux questions qui surgissent de la rencontre avec le malheur, l’auteure effleure les questions essentielles en nous invitant à recourir à la poésie des mots. Et l’on comprendra mieux, dans les dernières pages, la force et la subtilité de ce beau titre « Tes yeux sont mon désir ».
Isaline Bourgenot Dutru est membre du conseil d’administration d’Ecritures & Spiritualités, chargée des relations avec les auteurs.
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