Nous sommes invités à plonger dans le corps de rêve qu'est le poème. Au fil des mots, ce langage du monde vu de l'intérieur nous entraîne. La chanson est douce. Nous la comprenons et il nous prend même un coup de féerie. La lampe est allumée. La femme assise, silencieuse. Les mots sont éparpillés sur le sol. De la main gauche, elle tire de son cœur de fines lettres qui allongent le fil fixé à la lune. L'index droit imprime sur le papier un mouvement qui fait tourner les lettres sur la page... et la lune descend.
Il y a les écritures du jour et celles de la nuit. Celles-ci vont et viennent dans le silence, heurtées par le soleil. Une nuit éveillée, couleur poème, j’ai su que le monde n’existait peut-être pas. Face à ce qui n’existe pas, les mots me ceinturent la taille, me tiennent à bout de bras alors que je ressens, physiquement, l’absence du monde. Seuls les mots parlent de lui. J’entre dans la nuit de l’invisible, il y a là ce qu’il n’y a pas, étrange solitude. Belle nuit, là où tout se vit, l’intime et le fragile, là où la dérive se porte à merveille.
Écrire pour que la vie redevienne ce qu’elle n’a jamais cessé d’être.
Brigitte Maillard
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