Pourquoi j’ai écrit ce livre
Après plusieurs essais à propos des Pensées de Pascal, une interprétation de l’Ecriture et Vers une pensée biblique, j’ai fait paraître fin 2012 Bible, sagesse et philosophie, étude dans laquelle la thématique de la sagesse occupe une place essentielle. Ma réflexion ne cesse de chercher à conjoindre approche philosophique et approche exégétique. La sagesse est apparue comme le point d’intersection essentiel entre ces deux approches. Chez Louis Lavelle, j’ai pu explorer, à travers textes publiés et inédits, l’importance de la sagesse pour ce philosophe contemporain de l’esprit en même temps que les racines bibliques de cette sagesse.
Bernard Grasset
Le grand œuvre de Louis Lavelle, La dialectique de l’éternel présent (1922), devait se conclure par un volume sur la sagesse. Si sa disparition en 1951 ne lui a pas permis d’écrire ce volume, on trouve dans les livres qu’il a publiés des textes sur la sagesse et il a laissé par ailleurs des notes inédites consacrées à ce thème. En regroupant ces différents fragments, le lecteur voit se dessiner les contours essentiels que revêtait aux yeux de Lavelle la notion de sagesse.
Selon le philosophe, la vraie sagesse ne se limite ni à l’idéal grec de mesure, ni à l’idéal cartésien de rationalité, mais s’ouvre à l'expérience intérieure de l’esprit. À une époque où la recherche de la sagesse, trop souvent oubliée par la philosophie, revêt une importance cruciale, vitale même, les textes de chemins de sagesse ont l’insigne mérite de poser les jalons d’une vie en harmonie avec le monde, autrui et l’absolu. Philosophe et métaphysicien français du xxe siècle, Louis Lavelle est le grand représentant de la philosophie de l’esprit. Il fut élu à l’Académie des sciences morales et politiques en 1947.
Extrait
"La science vient de l’homme, mais la sagesse vient de Dieu.
(...) La science nous donne un pouvoir matériel sur les choses. Mais la sagesse est un pouvoir spirituel ; on ne le possède pas toujours quand on possède l’autre. La sagesse nous apprend à garder une parfaite tranquillité en présence des événements et à devenir maître de nos pensées.
N’avoir rien à soi, sauf un bâton pour s’appuyer et chasser les chiens. (...) Tout le monde sait suffisamment ce qui compte, mais la difficulté c’est de se taire ou de ne pas agir jusqu’au moment où l’activité en moi coïncide avec ce qui compte. L’écrivain qui tremble de perdre l’ouvrage entrepris. Dira-t-on qu’il en garde la mémoire, c’est encore vouloir garder en soi une chose réalisée. Il n’en garde qu’un esprit plus fort et plus pur."
Louis Lavelle : chemins de sagesse, Bernard Grasset, Editions Hermann, 2013, 110 p., 18 €
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